L'environnement aux îles Féroé
L'élevage du saumon, qui représente 40 % des exportations des îles Féroé, est à l’origine d’émissions de GES et participe aux déclins des espèces de poissons sauvages.
Déclin de poissons sauvages
L'histoire d’amour entre les îles Féroé et le saumon d’élevage a débuté dans les années 1960. Les eaux de l’archipel, claires, froides et riches en oxygène, offrent les conditions idéales pour la croissance des saumons, qui fait partie intégrante de la cuisine féroïenne. Mais cette aquaculture intensive, qui a lieu en pleine mer, n'est pas sans conséquence sur son environnement direct.
Le secteur participe tout d’abord à la pollution des eaux avec les rejets de déchets, de produits chimiques et de médicaments dans le milieu naturel. De plus, des maladies et parasites peuvent se propager hors des bassins de culture, à l’image du pou, qui participe au déclin des populations de poissons sauvages.
Déformations cardiaques
Autre problème : l’alimentation des saumons, principalement à base de farines animales, de soja et d’autres poissons. Selon l’ONG Seastemik, il faut pêcher jusqu’à 440 poissons sauvages pour nourrir et élever un seul poisson d’élevage. Quant au soja, il est généralement importé d’Amérique latine, où sa culture contribue à la déforestation. Le saumon serait même le deuxième consommateur de soja après le poulet.
Enfin, ces saumons d’élevage souffrent de problèmes de santé. Selon le projet Digiheart, mené à la station de recherche aquacole publique de Fiskaalin, ils seraient plus de trois millions d'individus à succomber chaque année de déformations cardiaques. En cause, une croissance trop rapide, qui empêche le cœur de se former correctement, et le stress engendré par leurs conditions de vie.
Une législation contraignante
Pourtant, les îles Féroé semblent faire des efforts pour limiter l’impact environnemental de l’aquaculture. Le nombre et l'emplacement des licences sont par exemple strictement limités pour assurer la durabilité de l’exploitation. Chaque entreprise doit aussi obtenir l’autorisation de l'Agence de l'environnement avant de commencer son activité dans l'une des zones autorisées. Pour cela, elles doivent effectuer une batterie de tests, à renouveler chaque année. Enfin, les forts courants autour des îles Féroé nettoient efficacement les fjords, jouant également leur rôle dans la protection de l'environnement.