Le temple hindou Koneswaram
7 nov. 2023
Perché au sommet d'une colline qui domine la ville de Trincomalee, le temple hindou Koneswaram cristallise la ferveur religieuse des Tamouls. À mille lieux de la beauté des nombreux temples bouddhistes millénaires du pays, il n’en reste pas moins très intéressant à visiter lors d'un voyage au Sri Lanka. Pour son panorama idyllique sur le golfe du Bengale, certes, mais pas seulement.
Cohabitation religieuse et militaire
Quelques canons d'époque, d'innombrables cerfs puis, au détour d'un chemin, une majestueuse allée ombragée par de gigantesques banians. Derrière sa simplicité apparente, le chemin qui mène au temple Koneswaram réserve d'agréables surprises.
Pourtant, nous sommes ici au beau milieu d'une base militaire en activité, installée dans le fort Frederick. Si l’accès est autorisé pour se rendre au temple, il est interdit de prendre des photos à l’intérieur du fort. Dix minutes de montée suffisent pour rejoindre le sanctuaire dédié à Shiva.
Koneswaram, un temple à la gloire de Shiva
Pour la communauté tamoule, le temple Koneswaram constitue l’un des plus hauts lieux de pèlerinage hindou du pays. Le long de la petite route qui mène au temple, une nuée d’échoppes vend ainsi toutes sortes d’offrandes religieuses.
Devant l'entrée se dresse l'immense Golden Statue de Shiva. Une majestueuse silhouette que l’on aperçoit depuis les plages de Trincomalee, situées pourtant à plusieurs kilomètres en contrebas. On y trouve notamment des inscriptions et un poème chola, du nom de cette ancienne dynastie du Sud de l'Inde.
Sur le côté, une petite traverse creusée à même la roche longe le flanc de la falaise de Swami Rock, haute de 130 mètres. On peut y voir des niches et des promontoires accueillant différentes divinités hindoues, ainsi que deux magnifiques arbres à souhaits recouverts de centaines de cages à vœux .
Ferveur hindoue et ambiance festive
Détruit par les colons portugais, le temple d'origine daterait du IVe siècle. Quant au bâtiment principal, construit en 1952, il vient d'être partiellement restauré après avoir subi de nombreux dégâts pendant la guerre civile. Pas de quoi entamer la ferveur des fidèles, qui le prennent d'assaut en le recouvrant d’offrandes. C'est notamment le cas lors des pujas, ces rites d'adoration que l'on retrouve à la fois chez les hindous et les bouddhistes.
La puja hindoue et la puja bouddhiste : quelles différences ? Si la puja a pour objectif d'honorer les divinités, son déroulement varie selon les traditions. Dans le rite hindou, de nombreuses offrandes sont présentées dans un ordre particulier : d'abord les habits et joyaux, puis les essences (santal, grains de riz, fleurs, encens...), et enfin les denrées alimentaires (fruits, beurre, sucre...). Quant à la liturgie bouddhiste, elle considère la prière comme moyen de purification et de bénédiction. Après l'invocation de la divinité, la puja prend ainsi la forme de récitation de mantras, selon des étapes bien précises : salutation, confession des fautes, supplication, renoncement de soi... |
L'exaltation atteint son paroxysme à l'approche de la fête de Puthandu, le nouvel an tamoul. Durant la majorité du mois d'avril, le sanctuaire est le théâtre de processions vibrantes et colorées. Un événement à ne pas manquer.
Visiter le temple Koneswaram
Adresse : Thiru Koneswaram Temple, Trincomale
Tél. : +94 26 222 6688
Email : webmaster@koneswaram.com