L'environnement en Roumanie
En matière de collecte et de traitement des déchets, la Roumanie est l'un des mauvais élèves à l’échelle de l'Europe.
Un taux de recyclage inquiétant
Des décharges à ciel ouvert en pleine campagne, des poubelles qui débordent dans la capitale, des emballages en plastique brûlés illégalement… C’est peu dire que la gestion des détritus est un problème majeur en Roumanie. Pour s’en convaincre, il suffit de regarder les chiffres : seuls 13 % des déchets sont recyclés dans le pays, contre 49 % en moyenne au sein de l’Union européenne. Ceux-ci sont généralement déversés en pleine nature, où ils s’amoncellent pour former des montagnes qui s’élèvent parfois à des dizaines de mètres de hauteur.
Ces décharges sauvages ont plusieurs effets néfastes pour l’environnement : émissions de gaz à effet de serre (dioxyde de carbone, méthane), pollution des sols et des nappes phréatiques… Les habitants qui vivent à proximité sont exposés à des risques sanitaires graves, notamment des maladies respiratoires et des infections.
Brûlage et pollution
À ce problème s’en ajoute un autre, plus grave encore : la combustion des déchets. De nombreux habitants ont pris la mauvaise habitude de brûler batteries de voiture, pièces d’électronique et autres câbles en plastique, ce qui entraîne des pics de pollution aux particules fines dans certains quartiers. Depuis 2021, cette pratique est considérée comme un délit pénal en Roumanie, mais les autorités n'ont pas les moyens de la contrôler.
Même dans la capitale Bucarest, le système de collecte défaillant entraîne une accumulation de déchets. L’ONG Expert Forum a même placé la Roumanie en dernière position européenne pour les quantités triées et recyclées : 20 kg par an et par habitant, alors que la moyenne dans l’UE est de 144 kg.
Des importations illégales
Aux déchets des habitants et entreprises locales se mélangent ceux venus d'autres pays. La Roumanie reçoit en effet régulièrement des déchets importés illégalement de France, d’Allemagne, d'Italie… La raison ? Une absence de traçabilité et un coût de traitement dérisoire en Europe de l’Est. Caoutchouc, métaux, substances chimiques… ces déchets, plus ou moins toxiques, finissent dans les incinérateurs ou les cimenteries, où ils sont mélangés avec du charbon puis brûlés.
Le gouvernement roumain tente malgré tout de juguler le phénomène. Ainsi, il a récemment limité à 15 le nombre de points de passage frontaliers par lesquels les déchets peuvent être introduits dans le pays.
