Économie de la Roumanie
S’il bénéficie d’un taux de croissance solide, la Roumanie reste l’un des pays les plus pauvres d’Europe.
- Croissance : 2,4 % (Banque mondiale, 2022)
- Taux de chômage : 5,6 % (Banque mondiale, 2023)
- Inflation : 10,4 % (Banque mondiale, 2023)
- Principaux partenaires : Allemagne, Italie, Hongrie (Direction générale du trésor, 2023)
- Secteurs d’activité dans le PIB : agriculture : 4 % ; industrie : 48 % ; services : 60 % (2023)
Une croissance soumise aux aléas
Après avoir subi une grave récession à la chute du communisme, la Roumanie a repris le chemin de la croissance en 1993. Celle-ci va depuis bon train, culminant même à 10 % du PIB en 2004 et 8 % en 2017. Elle se stabilise à des niveaux plus modestes dans les années 2020 (autour de 2 %) en raison notamment d’une inflation plus élevée et des conséquences de la guerre en Ukraine. Toutefois, elle reste hautement sensible aux chocs, comme nous avons pu l’observer suite à la crise des subprimes (- 5 % en 2009) et à celle du Covid (- 3,7 % en 2020).
Cette augmentation de la richesse intérieure a permis d’élever le niveau de vie de la population. Le PIB par habitant est ainsi passé de 39 % de la moyenne de l’Union européenne en 2006 à 69 % en 2019, et reste en constante progression. Malgré ces améliorations, la Roumanie affiche toujours l’un des taux de pauvreté les plus élevés de l’UE. En 2023, environ un tiers de la population était menacée par la pauvreté et l’exclusion sociale.
Renault-Dacia en tête de proue
Les disparités restent importantes entre zones urbaines et rurales. En cause : des infrastructures déficientes dans les zones les plus reculées, que ce soit en termes de santé, d’éducation ou de transport. Les inégalités de genre n’ont pas non plus été résorbées. Ainsi, seules 45 % des femmes ont un emploi, contre près de 63 % des hommes, un écart record à l’échelle de l’Europe.
L’économie roumaine, peu dépendante du tourisme (seulement 1,4 % du PIB), repose sur une base productive diversifiée. Le pays possède une forte tradition industrielle (20 % du PIB), en particulier dans l’automobile. Renault-Dacia est ainsi l’entreprise locale qui génère le chiffre d’affaires le plus conséquent, représentant près de 7,5 % des exportations roumaines. Le secteur de la construction (6 % du PIB) et les services informatiques (7 %) sont aussi en bonne place en termes de contribution économique. Quant à l’agriculture, elle ne représente plus que 4 % du PIB, mais emploie toujours 19 % de la population active.
L’Allemagne, principal partenaire
Le commerce extérieur de la Roumanie s’est considérablement développé ces dernières années, au point que les échanges de biens et de services atteignent désormais 92 % du PIB en 2022. Seule ombre au tableau : le déficit commercial s’accroît au fil des ans, et représente désormais - 9 % du PIB.
L'Union européenne est de loin le principal partenaire commercial de la Roumanie, avec 72,6 % des exportations totales et 73,3 % des importations en 2023. Le pays est surtout dépendant de ses échanges avec l’Allemagne, qui représentent 20 % des exportations et 18 % des importations. Ainsi, son économie est régulièrement pénalisée par la fluctuation de l’économie allemande, à l'origine d’une diminution de la demande. Parmi les fournisseurs de biens, citons la place prépondérante prise par la Chine (5 % des importations).
La Roumanie exporte principalement des voitures et du matériel de transport (46 % des exportations totales en 2023), des produits manufacturés (30 %) et des denrées alimentaires (8 %). Les importations sont dominées par les machines, ainsi que les produits minéraux et autres métaux de base.
