Économie de l’Arabie saoudite

Si l'or noir est à l'origine de la prospérité saoudienne, la baisse du cours du pétrole incite le royaume à diversifier son économie.

Histoire d'une pétromonarchie

L'histoire du pétrole débute au milieu du XIX^e siècle et c'est dans les années 1930 que sont découverts les premiers gisements pétrolifères en Arabie saoudite. En échange du soutien des États-Unis, le roi d'Arabie saoudite Abd Al Aziz accepte d’attribuer des concessions pétrolières à la société ARAMCO (Arabian American Oil Company), contrôlée principalement par des compagnies américaines. Nous sommes en 1945 et ce rapprochement entre Arabie saoudite et États-Unis va permettre à la première de s'assurer les moyens financiers de sa modernisation et au second, d'avoir un allié essentiel dans la Guerre Froide qui l'oppose au bloc communiste.

La production du pétrole en Arabie saoudite explose… mais pas les recettes de l'Arabie saoudite. En 1950 est donc mis en place le système du fifty-fifty : l'ARAMCO doit désormais verser au gouvernement saoudien la moitié de ses bénéfices nets. De plus, l'Arabie saoudite étend peu à peu son emprise sur l'ARAMCO jusqu'à nationaliser entièrement la société en 1980, qui prend le nom de Saudi Aramco.

Membre fondateur de l'OPEP, Organisation des pays exportateurs de pétrole, et seul pays producteur à pouvoir influer directement sur le cours du pétrole, l'Arabie saoudite devient la « reine du pétrole », ainsi qu'en attestent les deux chocs pétroliers de 1973 et 1979.

Vision 2030 : pour une autre économie

L’évolution de prix du pétrole et son effondrement à la fin de 2014 induisent des changements de stratégie. En avril 2016, le prince héritier Mohammed ben Salmane lance son grand plan Vision 2030 pour ouvrir de nouvelles perspectives économiques. En 2024, ce sont 197 des 243 indicateurs clés de performance de la Vision qui ont atteint leurs objectifs. Parmi les grandes victoires du prince, l’autonomisation des femmes au sein de la société saoudienne et du marché de l’emploi n'est pas la moindre. Ainsi, le taux de participation des femmes au marché du travail est passé de 23 % à 34 % entre 2016 et 2023. Des secteurs comme l'industrie – de 7206 en 1017, le nombre d'usines atteint désormais 11 600 – et l'énergie – affichent aussi des résultats encourageants.

Mais la diversification de l’économie saoudienne accuse un relatif retard et la valeur du PIB non pétrolier reste en deçà des ambitions du royaume. À titre d’exemple, le tourisme, n’a contribué qu’à hauteur de 4,5 % au PIB en 2023 (3,6 % en 2016) pour une cible fixée à 10 % en 2030. 27 millions de touristes internationaux ont ainsi fait un voyage en Arabie saoudite, plus de la moitié d’entre eux étant venue pour le pèlerinage.