À voir, à faire en Roumanie
C’est la petite destination qui monte, celle qui plaira autant à votre papy, passionné d’art religieux, qu’à votre cousine tendance, à la recherche de la prochaine Berlin. Découvrez notre sélection à voir et à faire.
Les incontournables de la Roumanie
Bucarest
On dit de Bucarest que c’est la future Berlin, avec comme fer de lance, Lipscani, quartier historique et désormais branché. On la surnomme le « petit Paris » pour son architecture élégante. Mais Bucarest, c’est surtout Bucarest, une capitale où le beau côtoie le laid et où souffle l’esprit de la dolce vita.
Livre de l’histoire architecturale à ciel ouvert, Bucarest mélange styles brancovan – issu du mariage de la Renaissance italienne et des traditions byzantines – néoclassique, ottoman… et classicisme stalinien, avec notamment le Palais du Parlement, mastodonte minéral racontant la folie des grandeurs du dictateur Ceausescu.
Loin d’être une belle endormie, Bucarest regorge de vitalité. Créateurs et designers y ont élu domicile et les galeries se multiplient. Aux premiers beaux jours, ses ruelles bruissent du tintement des verres et des accents optimistes de conversations à bâtons rompus. Et dans les parcs, on improvise un pique-nique sous la fraîcheur d’arbres centenaires.
Transylvanie
Occupant le centre du pays, la Transylvanie (63 000 km²) est pourtant la région la plus tardivement rattachée au royaume de Roumanie (1918). La richesse de son histoire et son patrimoine naturel en font l’une des régions les plus appréciées de Roumanie.
C’est ici notamment qu’on trouve les plus belles villes médiévales du pays – Sibiu, capitale transylvaine désignée capitale culturelle européenne en 2017 ; Brasov (anciennement Kronstadt), fondée au XIIIe siècle ; Sighisoara et son immanquable Festival médiéval… et l’ancienne capitale de Transylvanie, Cluj-Napoca. Un temps intégrée à l’Empire austro-hongrois, Cluj-Napoca est traversée d’influences autrichienne et magyar. En témoignent les palais des nobles de styles baroque ou art nouveau, à l’instar du superbe palais Banffy, qui abrite désormais le musée d’Art de Cluj-Napoca.
La Transylvanie, ce sont aussi ses villages, dont beaucoup se déploient à l’ombre d’églises fortifiées. Sept d’entre elles sont inscrites sur la liste du patrimoine de l’Unesco – Biertan, Saschiz et surtout, Prejmer et son église d’inspiration cistercienne du XIIIe siècle – mais toutes valent leur détour, ne serait-ce que pour trouver un prétexte à goûter l’art de vivre des campagnes roumaines.
Maramures et Bucovine
Côté pile, le Maramures et ses traditions ; côté face, la Bucovine et ses monastères. Entre rencontres et patrimoine, le Nord de la Roumanie concentre le meilleur du pays. D’abord, le sentiment d’évoluer dans un conte de Grimm, au milieu de paysages immuables hérissés d’églises en bois et plantés de forêts de pins. Ensuite, le froufrou d’une catrinta, jupe brodée et chatoyante, et le chuintement des opinci, birkenstock locales arborées par les paysans. Au Maramures, la tenue traditionnelle ne tient pas du folklore. Et il en est de même de l’hospitalité de ses habitants, qui s’incarne notamment dans l’horinca, eau-de-vie traditionnelle proposée aux invités. Surtout le Maramures regorge de portes sculptées – les plus belles rehaussent les maisons du village de Vadu Izei – dont les motifs sont autant de protections contre les mauvais esprits.
Tout aussi superbes et chargées d’histoire sont les fresques ornant les églises de la Bucovine. Dans cette région située sur le versant nord-est des Carpates, dont le nom signifie « pays des chênes », les voyageurs se pressent pour admirer les magnifiques monastères peints des XVIIe et XVIIIe siècles. Cachés au fond des vallons forestiers, ils ont pour nom Voronet, la « chapelle Sixtine de l’Est », Sucevita, Moldovita, Humor…
À l’est : Moldavie et mer Noire
La Moldavie est l’une des régions les plus pauvres de la Roumanie mais elle est profondément authentique et très riche culturellement. Elle abrite notamment Iasi, la deuxième ville de Roumanie. À rebours de la sérénité intemporelle des campagnes alentour, Iasi est une ville étudiante, animée et festive. Écrin de joyaux naturels, la Moldavie ravira aussi les amateurs d’un tourisme vert, qu’ils s’engagent dans l’impressionnant défilé des gorges de Bicaz ou partent à l’assaut des montagnes du parc national de Ceahlau. Et si après la Bucovine, vous n’avez pas encore votre content de monastères, ne manquez ni le monastère d’Agapia, ni l’église d’Arbore, peu visitée mais somptueuse.
Cap ensuite vers le sud et la Dobroudja. C’est ici que le Danube se jette dans les eaux de la mer Noire. Son delta, refuge de centaines d’oiseaux migrateurs, est un fascinant labyrinthe de canaux, îles et marais, qu’on parcourt en kayak. Plus au sud, la nature invite au farniente. Après Constanta, principal port roumain de la mer Noire, s’égrainent les stations balnéaires prisées des Roumains : Sfântu Gheorghe et son sable couleur vanille ; Mamaia ; Vama Veche. Don de la mer Noire, la boue, réputée pour ses nombreuses vertus, est appréciée depuis l’ouverture des premiers centres thermaux de Roumanie.
La Roumanie pour tous les goûts
Pour un féru de patrimoine
Si un Stéphane Bern sommeille en vous, vous ne serez pas déçu par la Roumanie. À Bucarest, vous admirerez de gracieuses villas art nouveau, un palais du Parlement aux proportions démesurées, des églises de contes de fée… Un guide complet ne suffirait pas pour citer tous les monastères roumains. Les plus beaux sont situés dans les régions de Bucovine (Voronet) et en Moldavie (Humor, Voronet et Moldovita) et font concurrence avec les églises en bois du Maramures et les châteaux de Transylvanie, dont l’incontournable château de Peles.
Pour un historien de l’art
Il fut l’un des sculpteurs les plus inventifs de son temps. Constantin Brancusi, sans doute l’artiste roumain le plus connu au monde, a révolutionné son art. Sa seule œuvre monumentale achevée se déploie à Târgu Jiu, ville du Sud de la Roumanie. On peut aussi admirer quelques-unes de ses premières œuvres au musée national d’Art de Roumanie à Bucarest. Et si vous aimez les musées, voici nos autres coups de cœur : le musée national d’histoire naturelle de Grigore Antipa (Bucarest), le musée national Cotroceni (Bucarest) et le musée de la pharmacie (Cluj-Napoca).
Pour le nouveau Thoreau
Si comme l’auteur de Walden ou la vie dans les bois, vous ressentez le besoin de vous rapprocher de la forêt, la Roumanie, pionnière dans la valorisation de son patrimoine naturel, pourrait bien devenir votre nouvel éden. On y dénombre 13 parcs nationaux, 14 parcs naturels et de nombreuses réserves. Parmi ses trésors : le delta du Danube et ses villages de pêcheurs ; les monts Orastiei en Transylvanie et leurs citadelles daces ; le parc national Piatra Craiului, dans les Carpates du Sud, et ses ours bruns ; le parc naturel des monts Apuseni…
Pour des hyperactifs
Avec un tiers de sa superficie recouvert par les Carpates, la Roumanie est un paradis outdoor. Été comme hiver, les stations alpines – Paltinis à quelques kilomètres de Sibiu ; Poiana Brasov, tout près de Brasov ; Sinaia, la préférée… – font le plein. L’hiver, on dévale les pistes de ski avant de se réchauffer avec de roboratives spécialités montagnardes. L’été, place au rafting à Nera ou Cerna ; aux randonnées équestres, à pied ou VTT ; aux ascensions des « 2000 » dans le parc national des monts Rodna (Maramures) : Pietrosu (2 303 mètres) et Ineul (2 279 mètres).
À chaque voyageur, sa Roumanie
Quelques idées à vivre en famille
- • Frissonner de plaisir en visitant le palais du terrifiant Vlad Tepes. Si vos enfants ont aimé les films d’animation Hôtel Transylvanie, ils adoreront un itinéraire sur les traces du comte Dracula. Au menu : la visite de sa maison à Sighisoara et la découverte du château de Bran, qui inspira à Bram Stocker, celui de son mythique personnage.
- • Imaginer de palpitantes histoires dans le passage de l’Escalier. C’est à pied que l’on découvre la jolie Sibiu et que les imaginaires se réveillent. Car à Sibiu, les toits des maisons ont des yeux (ochiuri ale orasului), les rues sont reliées entre elles par de mystérieux passages et d’inquiétantes ombres filent sur les remparts.
- • Partir en voyage en famille en Roumanie et découvrir le Maramures. Si les plus jeunes bouderont les monastères, ils se feront chouchouter par les Roumains, qui fondent devant les plus jeunes. Et s’ils sont sages, peut-être auront-ils droit à une balade à bord du Mocanita, petit train à vapeur aux allures de jouet.
- • Faire des bombes en mer Noire. Parmi les stations balnéaires prisées par les familles : Constanta et son aquarium ; Mamaia et Eforie, où s’initier à la planche à voile ; Gura Portitei et sa longue plage de sable fin.
- • Observer les ours dans leur habitat naturel. Qu’il trouve refuge dans le parc national des montagnes Rodnei, dans la réserve de Bucegi ou en encore dans le parc national Piatra Craiului, l’ours est chez lui en Roumanie. On en dénombre quelque 6 000 individus.
Top activités entre amis
- • Profiter de l’animation de Bucarest aux beaux jours, quand fleurissent les terrasses et les magnolias des parcs publics, et pique-niquer dans le jardin de Cismigiu, le plus ancien parc de la ville.
- • Visiter Caru' cu Bere, la doyenne des brasseries de Bucarest, sise dans un superbe bâtiment de style néogothique, est fameuse pour ses mici, rouleaux de viande grillée servis par 3 et généralement accompagnés de frites.
- • Troquer l’hôtel contre un monastère. Après l’effervescence des nuits de Bucarest, rien de tel qu’un temps de déconnexion et d’introspection dans l’un des monastères de Bucovine. La cellule est spartiate mais la nourriture est bonne et l’expérience inoubliable.
- • Prendre les citadelles du Ponor. Dans le parc naturel des monts Apuseni, les citadelles du Ponor forment un paysage karstique surréaliste. Un sentier de randonnée balisé en bleu, comportant quelques passages délicats, permet de les rejoindre.
- • Organiser un road trip en Roumanie sur l’une des plus belles routes du monde. Ouverte uniquement l’été, la Transfagarasan longe l’Arges avant de s’élever, en serpentant à travers d’épaisses forêts, jusqu’à 2 000 mètres d’altitude, pour s’échouer de l’autre côté des Carpates, en Transylvanie.
Suggestions pour un voyage en amoureux
- • Aux premiers frimas, enfiler gants et bonnet pour glisser main dans la main sur l’étang du jardin de Cismigiu, transformé en patinoire en plein air. Ouverte jusque minuit les vendredis et samedis, elle conclura en beauté votre séjour à Budapest.
- • Tester la fidélité de l’élu de son cœur. Parmi les incontournables de Sibiu : ses ruelles pavées se faufilant au milieu d’élégantes demeures, sa tour du conseil… et son pont des Mensonges ! Beaux parleurs s’abstenir : le pont se met à grincer si l’on profère une carabistouille en le traversant.
- • Se délasser dans les eaux miraculeuses de la station thermale Baile Herculane. Romantique en diable avec sa petite gare de style néobyzantin, ses montagnes en toile de fond et la babillante Cerna, Baile Herculane, qui reçut les grands de ce monde au XVIIIe siècle, doit son nom à Hercule. Le demi-dieu y aurait jadis pris son bain.
- • Découvrir la Transylvanie à cheval. Vie pastorale, vallée de Olt et sommets des Carpates, châteaux mystérieux et paisibles villages. La randonnée équestre est le moyen idéal de se fondre dans les décors de l’une des plus belles régions de Roumanie.
- • Franchir les frontières roumaines pour un voyage en train aux confins orientaux de l’Europe : Vienne et Budapest, villes impériales ; Timisoara l’éclectique ; Bucarest, la remuante ; Brasov, Sibiu et Sighisoara, les perles de Transylvanie ; Bratislava, la méconnue et Munich, l’indisciplinée.