Delhi et la vallée du Gange

Long de plus de 2 700 km et drainant un bassin de près d'un million de kilomètres carrés, le Gange est l'un des plus grands fleuves du monde, sa vallée, une promenade dans l'Inde millénaire.

Un fleuve sacré

Enfant de l'Himalaya, le Gange naît à 3 500 m d'altitude, des eaux du glacier Gaumukh. De bassins en gorges, le fleuve dégringole ensuite les montages, jusqu'à rejoindre la plaine à partir de Haridwar. C'est son mariage avec la Yamuna – le fleuve arrosant notamment Agra et le Taj Mahal – qui lui confère puissance et majesté. Sa course s'achève quelque 800 kilomètres plus loin, dans le golfe du Bengale.

Pour les hindous, le Gange est une déesse, Gangâ, tombée sur terre afin de la purifier et dont la chute fut amortie par la chevelure de Shiva. C’est de sa tête que s’écoulèrent lentement les eaux, des eaux parées de vertus curatives et purificatrices pour les croyants. C'est ainsi que le fleuve est ponctué de quelques-unes des villes les plus saintes de l'Inde. Parmi elle, Varanasi (Bénarès), qui accueille chaque année un million de pèlerins, venus donner une dernière demeure à leurs disparus ou prier la déesse Gangâ.

Un fleuve nourricier

Si l'Égypte est un don du Nil, l'Inde du Nord est un don du Gange. Il irrigue en effet la plaine qui porte son nom, une bande de terre large de plusieurs centaines de kilomètres. Surnommée « grenier à blé de l'Inde », la plaine du Gange est en outre parsemée de trésors du patrimoine, à l'instar des temples de Khajurao ou de la citadelle de Gwalior.

Le fleuve comportent deux barrages principaux, qui alimentent l'Inde en eau et en électricité. À partir de ses eaux enfin, des centaines de mètres cubes d'eau potable sont produits pour les habitants de Delhi. Les menaces qui pèsent sur le fleuve – eaux usées déversées dans le Gange, crémations, polluants chimiqures – pourraient bien cependant asphyxier la déesse Gangâ.