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Voyage itinérant dans la vallée des Roses
26 janv. 2024
Des montagnes granitiques, des villages en pisé, des cultures vivrières... Bienvenue dans la vallée des Roses ! Derrière ce nom de fleur délicate se cache un foisonnement de couleurs et de parfums. Un voyage au Maroc organisé au printemps ne manquera pas d'inclure une randonnée dans ses luxuriants jardins. L'occasion d'admirer coquelicots, arbres fruitiers, sans oublier les innombrables roses cultivées par les habitants.
Jour de match dans la vallée des Roses
Ne cherchez pas le terrain de football. Dans la vallée des Roses, la rencontre est celle des éléments, des couleurs et des contrastes. Entre le rose de la roche minérale, le bleu du ciel et le vert des jardins luxuriants, le score final est toujours le même : égalité parfaite et match nul !
Pour fouler cet immense terrain de jeu (et de trek), direction l’oued M’goun, sur la route qui relie Tinghir et Ouarzazate. L’émerveillement augmente à mesure que l'on remonte l'oued, qui s'étend sur plus de 30 km. À chaque virage, un panorama inattendu dévoile son lot de visions féeriques.
Ici, des montagnes granitiques trônent de façon spectaculaire. Là, les cimes enneigées jouent les beautés froides et inaccessibles. Un peu plus loin, un vieux village en pisé mise sur la carte du contraste. Partout, les cultures tapies le long de l’oued exhalent le parfum délicat et bienveillant de la végétation.
Un voyage sensoriel
Le village de Tamalout Bou Tharar, perché en haut de la vallée, est le point de départ des treks sillonnant la région. C’est aussi un bon endroit pour laisser son véhicule… et accessoirement tout rapport à la vie moderne. Des troncs de bois jetés sur l’oued permettent de rejoindre les jardins, tapis comme des îlots dans des écrins de rose et de vert. Les pas enjambent ça et là des petits canaux d’irrigation qui courent à travers les parcelles cultivées.
Orge, luzerne et maïs prolifèrent à l’abri des haies de rosiers et de lauriers roses. L’eau, omniprésente, suffit à rendre la marche légère, aérienne. Les salutations des quelques villageois qui s’affairent dans les champs font le reste. L'incroyable beauté de la vallée achève de nous rappeler ce lien indéfectible qui nous unit à la terre. Invisibles depuis la route, les arbres fruitiers – noyers, pêchers, figuiers et autres pruniers – sonnent l’arrivée des saisons.
Au printemps, l’éclosion des coquelicots et des fleurs d’amandiers, suivi de celle des rosiers, est ardemment attendue. Recouverte d’un voile rose, la vallée vibre de nouveaux contrastes où s’invitent les dégradés de magenta, de rouille et de rubis. Un éclat resplendissant décuplé lorsque les rayons du soleil couchant s’en mêlent... L'occasion de prendre de superbes clichés.
Au nom de la Rose
Si sa terre et ses roches arborent une teinte rose, la vallée des Roses doit plutôt son nom à la culture de Rosa Damascena, dite rose de Damas. Introduite par des pèlerins au retour de La Mecque, cette fleur est réputée pour son pedigree et sa fragrance délicate. Elle s’épanouit ici depuis le Xe siècle, et ce en dépit de l'altitude – plus de 1 500 mètres.
Résistant au froid et à la sécheresse, la rose de Damas livre des fleurs délicates et odorantes d'avril à juin. À la fin de sa récolte, une grande célébration baptisée « moussem des roses » rassemble le village de Kelâat M’Gouna, blotti à l’entrée de la vallée. Pendant trois jours, les festivités battent leur plein en l'honneur de cette fleur charnue, avec en point d'orgue l'élection de Malika Ouardi (la Reine des roses).
Symbole de la vallée, la rose prête ensuite ses essences à l’élaboration de produits cosmétiques. Eau distillée, colliers de roses, savons, shampoings, boutons... Tout ici est aux parfums et aux couleurs de la rose. En attestent les nombreuses boutiques qui fleurissent à Kelâat M’Gouna.
La vallée des Roses en pratique
- Pour avoir une vision d'ensemble : Compter 1 h 30 de voiture pour effectuer les 35 kilomètres de route entre Kelâat M’Gouna et Tamalout Bou Tharar.
- Pour faire ses emplettes : Logée dans une ancienne kasbah, la distillerie de Kelâat M’Gouna est la seule distillerie traditionnelle de la région… À visiter au moment de la récolte, entre avril et juin.
- Pour prolonger le voyage : De Bou Tharar, il est possible de rejoindre l’oasis de Skoura (piste à l’ouest) ou la vallée du Dadès (piste à l’est).