L'intérieur

Denizli n’a pas grand charme, mais la ville est une excellente base pour rayonner dans l’intérieur de l’Égée turque. Pamukkale, dans la vallée du fleuve Méandre, est LE rendez-vous des photographes et aficionados d’Instagram. Dévalant une falaise telle une avalanche, « le château de coton » est une tufière façonnée par les chaudes concrétions surgies des entrailles de la montagne. Image surréaliste que cette succession d’épaisses stalactites blanches et bassins bleutés sculptés en terrasses, provenant de sources entre 35 et 55 °C. Les vasques forment autant de piscines naturelles en cascade, et un bassin d’eau thermale est ouvert à la « marinade ». À la source de ce spectacle aquatique, le site antique de Hiérapolis connut lui aussi son apogée en tant que ville thermale, depuis la fondation de la cité par le roi de Pergame en 190 av. J.-C., puis sous l’Empire romain. Le site dévoile un théâtre, le martyrium de Saint-Philippe, une agora et une nécropole parsemée d’un millier de tombes. 

Saint-Graal des villes antiques, Aphrodisias rayonne de splendeur au pied des monts Babadag, forêts de pins, vergers et champs de tabac. Dévolue au culte d’Aphrodite, la déesse de l’amour, la cité fut transformée puis détruite au fil des civilisations, avant que ses vestiges la ressuscitent une bonne fois pour toutes. Y résident notamment le stade le mieux conservé du pays, le Tétrapylon, le temple d’Aphrodite, le Bouleutêrion, l’agora, les thermes d’Hadrien, l’Odéon, et moult trouvailles séculaires bien gardées dans un musée.  

Passées en revue les stars de l’Égée, d’autres vieux royaumes s’inscrivent sur la feuille de route : Laodicée, l'une des sept églises citées par Saint-Jean dans son Apocalypse ; Sardes, sanctuaire des ruines du fameux temple d’Artémis ; Nyssa, et son théâtre enfoui dans les oliviers ; Amasya, et ses maisons de Yalıboyu surplombant la rive de la rivière Yeşilırmak ; ou encore Kula, et ses paysages volcaniques.