Malacca

Melaka, l’ancienne Malaka, est la plus vieille ville de Malaisie, fondée à la fin du XIV^e siècle par un prince de Sumatra. Sur la route maritime de la soie, des céramiques et des épices, le petit port devint rapidement un important carrefour commercial qui fut convoité tour à tour par les Chinois, les Portugais, les Hollandais et les Britanniques avant d’être détrôné par Penang et Singapour.

Cette éclipse sur le plan économique est une vraie chance pour le voyageur car les vieux quartiers sont restés inchangés, un miracle à l’échelle de l’Asie : bienvenue dans un fascinant mille-feuille de cultures ! De la colline où subsistent quelques vestiges de l’ancienne place forte portugaise au quartier colonial de Butik Saint-Paul et aux venelles populaires de Chinatown, c’est tout un monde qui s’anime.

L’aristocratique Heerenstraat des Hollandais, aujourd’hui Jalan Tun Tan Cheng Lock, était le fief des riches Babas, ou Peranakan, issus de mariages entre des négociants chinois et des femmes malaises. Ils ont aménagé les vénérables demeures bataves selon les règles du feng shui et donné naissance à une culture syncrétique sophistiquée à découvrir au Baba and Nyonya Heritage Museum.

Il faut aussi dépasser les rues où galeries d’art et antiquaires pullulent depuis que Malacca a été inscrite au patrimoine de l’Unesco pour découvrir des échoppes traditionnelles, presseur de lait de coco, vendeur de râpes à langue et de pelles à oreilles en argent et même cordonnier fabriquant des « lotus d’or », ces minuscules chaussures de soie pour pieds bandés. La vieille Asie qui disparaît ailleurs prend ici tout son temps…