La côte nord de Madère

La côte nord s’ouvre en balcon sur l’océan, accueillant dans un climat bienfaisant une richesse de cultures exceptionnelle. Terre de traditions et de folklore, elle multiplie les panoramas époustouflants.

Entre mer et montagnes

Que ressentirent les flottes portugaises, abordant pour la première fois Madère, lorsque les nuages se dissipèrent sur son écorce intimidante ? Quel phénomène put engendrer un tel spectacle végétal dans l’immensité de l’Atlantique ? Le même goût de la conquête et de la découverte qui anime aujourd’hui chacun des voyageurs accostant sur la côte nord de l’île. Une côte rocheuse, découpée, si abrupte qu’il faut s’approcher pour percevoir les toits rouges, les criques de galets et les jardins de roses qu’elle dissimule. Là où les montagnes plongent à pic, ombrageant les terrasses même aux heures chaudes, les bourgades s’épanouissent, louant dans leur folklore la nature souveraine. Ici, les vieilles coulées de lave ont fertilisé chaque centimètre du sol, dompté en terrasse avec la complicité de la pluie, des brises humides et des levadas, qui vont puiser l’eau à la source des montagnes.

De piscines naturelles en levadas

Le littoral essaime d’attractives petites villes, à l’image de Porto Moniz, point le plus septentrional. Sur son rivage, des piscines naturelles, au creux desquelles on se prélasse au milieu des vagues. Sur la pente occidentale, Seixal et sa baie de sable noir, qui joue les contrastes avec les flancs luxuriants, ranime le fantasme du volcan. Une pensée que l’on retrouve dans les grottes de São Vicente, où la lave a enfanté des réseaux secrets de roche brune, et où le turquoise des bassins éclate aux yeux des visiteurs. En surface, les maisons et les clochers s’accrochent en petites grappes, comme le raisin qui mûrit sur les coteaux d’Arco de São Jorge. À proximité, le parc forestier de Queimadas guide les randonneurs dans un arrière-pays enchanteur, après une bonne bouffée d’air frais du haut des miradors de Beira da Quinta, Redondo ou Roda da Quebrada. À l’est, la route croise les typiques maisons en toit de chaume de Santana, dont les couleurs s’inspirent des fleurs qui ornent les jardins. Point de départ des plus beaux sentiers le long des levadas, forêt laurifère, Queimadas, pico das Pedras et pico Ruivo, la ville est une étape incontournable.