Trio coloré : Jaipur, Udaipur et Jodhpur
Jaipur, Udaipur et Jodhpur incarnent l’histoire mouvementée du Rajasthan. Ses frontières se dessinent au VIIIe siècle suite à l’union des clans rajputs. Ce royaume cherche sa légitimité et s’invente des origines mythiques qui forgent aujourd’hui l’identité indienne. Rama et Krishna sont nés entre la plaine du Gange et les collines escarpées du Rajputana. Réputés pour leur art de la guerre, les Rajputs hérissent le territoire de forteresses et résistent aux invasions arabes puis afghanes avant de succomber aux Moghols. Ils cèdent l’empire en 1527 en bénéficiant toutefois d’alliances profitables. Intronisés rajah et maharajah, ils embellissent leurs villes fortifiées ou élèvent des cités nouvelles. La ville rose de Jaipur est l’exemple même de cette fusion entre art militaire et art palatial. À quelques encablures, le splendide fort d’Amber qui fut une résidence royale jusqu’à la naissance de Jaipur, surplombe le lac Maota et la vieille ville.
« Venise de l’Orient », « merveille des merveilles », Udaipur s’étend sur les rives de deux plans d’eau dont le romantique lac Pichola. La façade du plus vaste palais-forteresse de l’État (XVIe s.-XXe s.) est un condensé de l’architecture moghole. Ambiance baroque qui s’exprime dans les innombrables palais de la vieille ville aux murs blancs et jusque dans l’architecture indo-aryenne du temple Jagdish (1651).
La gigantesque forteresse de Mehrangarh domine Jodhpur depuis le XVe siècle. Ce chef-d’œuvre abrita les maharajahs jusqu'à une date récente. Les salles du musée, superbement décorées, contiennent des trésors patrimoniaux. La vieille ville de Jodhpur aux maisons chaulées de bleu est réputée pour ses bazars de tissus, d’objets en cuir et le marché alimentaire de Sadar.