Ladakh

Juley ! C’est par cette salutation que le voyageur est accueilli à l’aéroport de Leh. Elle s’accompagne parfois du khata, écharpe tibétaine offerte aux hôtes en signe de courtoisie et d’hospitalité. Eh oui ! Ce n’est pas pour rien que le Ladakh est appelé « petit Tibet ».

Ancien royaume bouddhiste

Terre hindoue et bouddhiste depuis l'époque de l'empereur Aśoka (III^e siècle av. J.-C.), le Ladakh se tibétanise réellement avec l'installation à Shey d'un descendant des rois du Tibet au X^e siècle. C’est à partir de cette époque que sont édifiés les premiers gompas (monastères bouddhiques) : Spiti, Alchi ou encore Lamayuru.

Aujourd’hui encore, chaque village possède un monastère, dont l'influence est considérable sur la vie quotidienne des Ladakhi. Les maisons traditionnelles sont toutes festonnées de drapeaux de prières, appelés loungta, les « chevaux de vent ». Dans les rues, les fidèles mettent en mouvement les moulins à prière et sur les routes chacun prend garde de contourner les murs de mani par la gauche, dans le sens des aiguilles d’une montre. Ces pierres, gravées de prière ou du portrait de Bouddha, sont en effet sacrées.

Les plus éclatants témoignages de la foi bouddhiste restent bien sûr les monastères. Alchi, bâti en bois de saule, est sans doute le plus beau. Au monastère de Thiksey, le « petit Potala », les bâtisses grimpent à l’assaut d’une colline, au sommet de laquelle est édifié un immense temple. Shey bénéficie d’une vue imprenable sur la vallée tandis qu’Hemis est le plus grand de tous.

Entre ciel et terre

Le vol Delhi-Leh est déjà un voyage. Pour rejoindre la ville principale du Ladakh, édifiée à 3 500 m d’altitude, l’avion survole en effet la grande chaîne de l’Himalaya. Le nez collé au hublot, on se laisse happer par de puissants sommets, dont certains dépassent les 7 000 m, encapuchonnés de neige, impavides et majestueux.

Le Ladakh a la splendeur désolée de paysages rarement arrosés par la pluie mais souvent balayés par les vents. Sous un ciel bleu acier, rarement troublé par les nuages, se déploie une terre ocre parsemée de loin en loin d’ocelles vert tendre formées par les champs et bosquets de peupliers.

Au loin s’élèvent les murailles puissantes des montages de l’Himalaya. Sommets acérés tutoyant les cieux, hauts plateaux peuplés des derniers nomades et de troupeaux de yak, cheminées de fées, flancs pourpres, gris, beiges, lacs céladon posés à 5 000 m… Le Ladakh décline la montagne dans toute sa splendeur pour le plus grand bonheur des voyageurs.