Tejeda (Gran Canaria)

Montagnes, pitons et précipices s’échelonnent jusqu’à la pointe de Nieves (pozo de las Nieves) dominant toute l’île. Entre reliefs escarpés, vallées verdoyantes et barrages, chaque enclave humaine cultive son caractère singulier : la ferveur religieuse de Teror incarnée par la fête de la Vierge del Pino (Nuestra Señora del Pino) le 8 septembre et le splendide autel baroque de sa basilique, les douceurs sucrées (massepain et bienmesabe) de Tejada, le charmant village de Fataga et son barranco (ravin profond irrigué par les cours d’eau) préservant 80 espèces endémiques, l’authentique San Bartolomé de Tirajana d’où l’on aperçoit les dunes de Maspalomas. Les marchés de la région font la joie des papilles en particulier celui de Teror où l’artisanat local le dispute aux plats régionaux.

Ce pays de cocagne est occupé depuis plus de 2 000 ans. Il reste quelques traces de la période préhispanique au Barranco de Fataga où un musée d’histoire aborigène reconstitue la vie quotidienne des Guanches. D’autres sont inscrites dans le paysage (parc archéologique, grotte peinte de Gáldar, site troglodytique d’Artenara, nécropole préhispanique d’Arteara).

C’est en randonnée pédestre, cycliste ou équestre que se gagnent les plus beaux sites de la région (meilleure période : octobre à mai). La plus célèbre mène de Tejeda à la Cruz de Tejeda (1560 m), centre géographique de Gran Canaria ; elle se prolonge en direction du lac Los Hornos pour rejoindre le roc de Nublo (roque Nublo), un mégalithe solitaire dans un paysage rocailleux. Le sentier « camino de Santiago » (3 jours) relie San Bartolomé de Tirajana à Gáldar. De nombreux autres chemins préhispaniques s’inscrivent dans un paysage d’exception, chaotique et minéral, ponctué par des forêts de pins canariens. Curieusement, ces arbres participent à l’approvisionnement en eau des bassins versants : leurs aiguilles, en recouvrant le sol, recueillent en effet l’eau de condensation.