Économie de la Grèce

L’économie grecque est depuis une dizaine d’années au cœur de l’actualité en Europe. Malgré les trois plans de sauvetage et les « cures » d’austérité, la Grèce peine à sortir de la crise économique, financière et sociale. Les répercussions sur la population sont de plus en plus perceptibles avec un appauvrissement de certaines catégories et un exode de jeunes diplômés de plus en plus important.

La Grèce a connu un boum économique de 1950 à 1973, avec un taux de croissance annuel moyen de 7 % et l’explosion du secteur des transports et des services. Ce « miracle grec » a permis l’entrée du pays dans l’Union européenne dès 1981, ce qui a à son tour dynamisé son économie. En effet, le pays a bénéficié de divers dispositifs de redistribution de fonds au sein de l’Union et les salaires, le niveau de vie et différents secteurs explosent littéralement. Début 2000, le secteur des transports maritimes se développe à toute vitesse, le tourisme devient un pilier central de l’économie et enfin le BTP connaît une ascension fulgurante de son activité. Mais on connaît la suite de l’histoire : la dette de la Grèce explose elle aussi en 2009 et la lente descente aux enfers débute. 

La dette publique représente en 2009 125 % du PIB, puis 158 % en 2011 et culmine en 2019 à 177 %, selon Eurostat. Le déficit public, lui, atteint les 13 % et les 110 milliards de dollars prêtés par le FMI et la zone euro n’y changent pas grand-chose. À tel point que la Grèce rejoint le groupe des pays émergents pour sa notation financière.

Qui dit crise financière, dit crise économique et sociale : le taux de chômage atteint les 22 % en 2013 et stagne actuellement à 18 %, le taux le plus élevé de l’Union européenne après l’Espagne. On peut être optimiste, car il baisse régulièrement depuis un an et la croissance est positive depuis 2017 ! Les jeunes Grecs sont les premières victimes avec 38 % d’entre eux sans emploi (quand la moyenne européenne est de 15 %). Le pays connaît un exode assez massif de ses jeunes diplômés et personnels qualifiés qui s’installent ailleurs en Europe. C’est ainsi qu’entre ces départs massifs, la baisse de la natalité et la hausse de la mortalité des personnes âgées, la Grèce a perdu un million d’habitants en dix ans ! Les retraités sont impactés de plein fouet par la crise et s’appauvrissent, les revenus annuels de la population en général sont en baisse et largement inférieurs à la moyenne de la zone euro. La santé publique s’est elle aussi dégradée avec la privatisation des hôpitaux et du réseau routier. Selon l’OCDE, le pays occupe la 25^e place sur 38 pays pour le taux de pauvreté mais son indice de développement humain reste très bon malgré tout.

17^e destination mondiale, la Grèce a un quart de ses revenus du secteur tertiaire générés par le tourisme. Son économie est principalement basée sur le secteur des services qui produit 71 % de son PNB. Niveau travail, le tertiaire emploie 68 % de la population active. L’agriculture représente une part non négligeable de l’activité économique en occupant 12,6 % de la population et en générant 7 % du PNB. Le secteur industriel n’est pas très développé en Grèce et fournit du travail à seulement 15 % de la population.