Le delta del Tigre

Le delta des fleuves Paraná et Uruguay entaille le continent au río de la Plata avant de rejoindre l’ Atlantique. Les marins portugais s’ancrent dans la baie pour la première fois en 1513. Le navigateur Juan Díaz de Solis est probablement victime des populations indigènes. Les premières colonies argentines et uruguayennes s’imposeront d’ailleurs difficilement et baptiseront l’estuaire le « Tigre » en référence à la férocité des autochtones !

Le delta, cependant, a vu naître et prospérer dès le XVIII^e siècle les villes de Buenos Aires en Argentine et Montevideo en Uruguay. Une foule d’îles le parsèment, dont l’île Martín García (3 h depuis la ville de Tigre).

Là où se dressait une forteresse, une réserve naturelle accueille désormais loutres, capybaras (les plus grands rongeurs du monde avec leurs 35 à 65 kg), colibris et cormorans au milieu des jacinthes d’eau et des palmiers.

Lieu de villégiature des Porteños, la rive argentine est piquetée de petites villes charmantes dont Tigre. Son port n’accueille pas que les fruits des provinces du Nord, il sert aussi de point de départ aux nombreuses compagnies fluviales qui sillonnent fleuves et canaux entre les prairies humides et les îles éphémères.

Les villageois du delta ont parfois conservé un habitat sur pilotis se mettant ainsi à l’abri des caprices des marées. Les îles étaient le refuge des réprouvés qui, dit-on, vivaient en solitaire ou en bandes organisées. Il n’était pas rare que des pirates dépouillent les navigateurs.

Recevant les eaux ensablées du fleuve Paraná (3^e réseau hydrographique du monde), le río de la Plata, partie la plus étroite de l’estuaire doit être dragué en permanence pour accueillir le trafic hauturier. Le musée naval national de Tigre retrace fort à propos l’histoire de la marine marchande.