Paracas

Les colonies d’otaries font la singularité de la péninsule de Paracas devenue réserve nationale et site Ramsar pour l’importance de ses zones humides. Les otaries évoluent principalement à Punta Arquillo ou Morro Quamado. Mais elles ne sont pas les seules espèces emblématiques. Dans son inventaire digne d’un bestiaire magnifique, Paracas affiche le manchot de Humboldt et la loutre marine (chingungo) en voie de disparition, des tortues luth et des tortues vertes. Les oiseaux les plus communs (pélican, goéland gris, sterne inca cormoran ou flamant du Chili) s’observent sans difficulté. Les îles Ballesta sont le royaume des otaries à crinière ou « lions de mer » et des dauphins à bec court. Elles se situent à quelques encablures du port de pêche de Paracas. C’est en général depuis le bateau que l’on aperçoit le mieux le Chandelier, un géoglyphe tout aussi mystérieux tracé sur une colline de la région d’Ica.

Paracas est probablement connu des hommes depuis la Préhistoire. Un squelette retrouvé dans la pampa de Santo Domingo date de 6 870 ans av. J.-C. Un autre montre un crâne volontairement déformé, une pratique courante dans les Andes. Les déformations avaient pour motivation diverses raisons esthétiques, sociales et religieuses.

La péninsule et les îles étaient autrefois une ressource précieuse en guano, utilisé comme engrais dans d’autres parties du globe. La création de la réserve limite désormais sa récolte à un prélèvement tous les sept ans. L’artisanat du textile est aussi une spécialité de la région remontant aux premières civilisations dont on retrouve peu à peu les traces. Parmi elles, les linceuls qui enveloppaient 400 momies datant des 200 à 300 av. J.-C. mises au jour dans les années 1920 par l’archéologue péruvien Julio C. Tello. Le musée qui porte son nom en montre quelques exemplaires.