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À bouquiner, à regarder dans l'Ouest américain

L'Ouest américain et le western

L’Ouest américain sans western ne serait pas ce qu’il est ! Même si le premier western a été tourné dans l’est, Hollywood a popularisé les premiers films de cow-boys en racontant la conquête de l’Ouest à sa manière, constamment revisitée selon l’époque.

Monument Valley est devenue une vedette de cinéma en soi. Elle apparut d’abord dans le muet La race qui meurt (1925). Dès 1939 avec La Chevauchée Fantastique, premier des films que Ford tourna dans la vallée, elle devint instantanément le décor emblématique de l’Ouest. Les Rocheuses et les Grandes Plaines servirent aussi beaucoup la légende du western de La Captive aux Yeux Clairs ou L’Homme des Vallées Perdues, en passant par Le Convoi Sauvage.

Prodigieuse fresque intimiste digne d’un roman russe, La Porte du Paradis de Michael Cimino est le récit tiré d’une histoire vraie de la guerre menée en 1890 au Wyoming par les barons du bétail, aristocrates capitalistes de la Prairie, contre les petits éleveurs nouveaux venus d’Europe centrale chercher leur Terre Promise.

Films tournés à San Francisco

Alfred Hitchock fera de San Francisco et de sa région le cadre de plusieurs de ses chefs-d’œuvre comme Sueurs Froides et Les Oiseaux tourné autour de Bogeda Bay. La Mort aux Trousses s’achevait en beauté au mont Rushmore. Il réussira à faire d’un humble motel des environs de Phoenix, un lieu d’horreur absolu avec Psychose.

De Bullit à Basic Instinct en passant par la série de L’inspecteur Harry incarné par Clint Eastwood ou Hammett, hommage de Wim Wenders au film noir d’autrefois, San Francisco n’en finit pas de nous faire admirer sa topographie exceptionnelle, une encyclopédie cinématographique en soi.

Mention spéciale à Alcatraz avec entre autres, Le Point de non-retour, Le Prisonnier d'Alcatraz, L’Évadé d’Alcatraz, The Rock

Films tournés à Los Angeles

Marquée elle aussi par le film noir, du Grand Sommeil à Chinatown, en passant par le sec comme un coup de matraque Police fédérale Los Angeles, Colours, le coup de maître de Dennis Hopper, Collateral ou Heat, Los Angeles se nourrit à la source même de « la machine à rêves » de Boulevard du Crépuscule aux Ensorcelés en passant par The Player. On peut y ajouter le fascinant Mulholland Drive et l’entraînant Good Morning, Babylon des frères Taviani narrant les débuts de Hollywood.

Si les frères Coen réussiront à transgresser les codes du film noir dans leur drôlatique The Big Lebowski, genre de Grand Sommeil sous acide, les films de Quentin Tarantino, comme ses brillantissimes Pulp Fiction ou Jackie Brown, s’inspirent carrément de la BD pour offrir une vision azimutée de Los Angeles.

Films tournés à Las Vegas

Las Vegas est depuis longtemps une autre mine d’or pour les cinéastes avec la série des Ocean’s dont l’original avec l’équipe du Rat Pack fait désormais un peu pâle figure depuis que Georges Clooney et Brad Pitt s’en sont emparés. Mais il permet au moins de voir à quoi ressemblait Las Vegas avant sa mondialisation tout comme Le Zinzin d’Hollywood si vous supportez les pitreries de Jerry Lewis ou Viva Las Vegas, l’un des films qui fit d’Elvis Presley une star du grand écran… Nicholas Cage allait y jouer deux de ses meilleurs films, Leaving Las Vegas et surtout le flamboyant Sailor et Lula (Wild at Heart) de David Lynch. Mais le meilleur film sur Sin City est sans doute Casino, de Scorsese.

Binge watching

Un ton amer et cynique imprègne d’ailleurs souvent les séries télé contemporaines majeures dont le premier chef-d’œuvre fut Twin Peaks se déroulant dans les forêts arrosées de cascades de l’état de Washington. Breaking Bad a pour cadre la banlieue et le désert anonymes d’Albuquerque. The Shield ou Californication mais aussi Six Feet Under, Desperate Housewives, Southland, 24 Heures Chrono, sont toutes situées dans l’agglomération hydresque de Los Angeles.

Longmire se déroule dans les Rocheuses. Mais toutes possède la noirceur du polar ou du thriller, démontrant tout autant la puissance de renouvellement des scénaristes que celle du système de production.

Côté western, Au Nom de la Loi fit connaître Steve Mac Queen et  Rawhide fit de même pour Clint Eastwood. Mentionnons enfin la beaucoup plus récente Deadwood, traitée dans un style brutal presque documentaire et bien actuel, racontant la ruée vers l’or des Black Hills ou Hell on Wheels consacrée à la construction du chemin de fer.

L'Ouest américain dans les livres

Le roman noir a trouvé dans l’Ouest, pas toujours urbain, une terre de prédilection avec les maîtres Hammett et Chandler suivis par Jim Thompson et l’exceptionnel souffle de James Ellroy, avec LA Confidential et Le Dahlia Noir,  les plus classiques Connelly, Craig Johnson ou Chuck Jones ces deux derniers inspirés par les grands espaces des Rocheuses.

Dans de tout autres styles et moins marqués par une appartenance à un genre, citons pèle-mêle le Prix Nobel John Steinbeck pour Les Raisins de la Colère, le sulfureux Henry Miller, Jack Kerouac et la génération beatnick et hippie, John Fante, plus récemment Jim Harrison, Tom McGuane, James Crumley et les écrivains de l’école de Missoula au Montana, Cormac Mc Carthy pour la puissance de Méridiens de Sang, Richard Ford (formidable Canada), Laura Ingalls Wilder (La Petite Maison dans la Prairie), Willa Cather, James Frey et son étonnant L.A. Story où la ville apparaît comme le puissant dissolvant de tous les rêves américains.

Envie de nord-ouest et même d’Alaska ? La neige tombait sur les cèdres de David Guterson originaire de Seattle se déroulant dans le Puget Sound et l’enfiévré Sukkwan Island de David Vann, qui rappelle l’hypnotique Into The Wild adapté par Sean Penn au cinéma.

Le chantre de la littérature indienne est Scott Momaday qui reçut en 1969 le Prix Pulitzer pour La Maison Blanche. Citons aussi James Welch, né d’un père Pied-Noir et d’une mère Gros-Ventre, dont l’un des romans À la Grâce de Marseille mettait en scène le Wild West Show de Buffalo Bill en France.

À travers ses polars typés autant qu’haletants, Tony Hillerman dresse le portrait de la communauté navajo contemporaine, tandis que Louise Erdrich ou David Treuer s’inspirent de leurs origines Ojibwa des Grands Lacs pour leurs romans.

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