Les fjords

Les mouvements des plaques tectoniques qui décidèrent du relief de la péninsule de Musandam ont donné naissance à un paysage contrasté. Entre golfe Persique et golfe d’Oman, l’oasis de pierre aux contours déchiquetés pénètre dans le détroit d’Ormuz.

Elle se distingue par ses fjords profonds, bornés de hautes masses minérales. Lors d'un voyage à Oman, leur exploration se fait en général en dhow, un bateau de bois d’une pure élégance, proue et poupe effilées et voiles blanches.

Une armada inoffensive composée d’embarcations anciennes dignes d’un musée sillonnent sans cesse ce réseau de fjords, portant là les chèvres venues d’Iran ou les denrées des émirats voisins, ici la pêche du matin, ou encore les habitants des villages les plus reculés se rendant à Khasab, la principale ville de la péninsule.

Alors que Musandam s’ancre dans une des voies maritimes les plus fréquentées du monde, le climat paisible et la pureté des eaux des fjords ne laissent de surprendre. Sur l’île de Seebi, la faune marine enchante les plongeurs débutants ou confirmés : poissons colorés, reliefs coralliens riches et préservés, tortues vertes…

Les dauphins à bosse y ont trouvé un territoire d’élection, et il n’est pas rare d’en apercevoir dans le fjord d’Ash Shams. Long de 16 km, il cache dans les replis de ses falaises, des villages isolés où le temps n’a pas prise, accessibles seulement par voie maritime. Même sensation à Khor Nadj, lagon splendide situé sur l’estuaire de la rivière Hablin.

Le vaste cirque de Kumzar à l’extrême pointe nord de la péninsule, ne se gagne que par bateau. Dans un paysage chaotique, vit ici une communauté perpétuant une langue unique, le kumzari, compilation improbable de 24 langues, dit-on !