Sal Rei (Boa Vista)

Sal Rei jouit d’une architecture locale sans défaut, empreinte de simplicité et de gaieté. De l’alignement des maisons colorées couvertes de tuiles se dégage une atmosphère paisible, tout comme l’est l’humeur de ses habitants. Une certaine nonchalance caractérise en effet Sal Rei et ses villages satellites.

L’histoire de Sal Rei débute à la fin du XV^e siècle. Les conquérants portugais la peuplent d’esclaves inféodés à l’élevage de bétail et à la culture du coton. Les panos, lés de tissus au toucher souple et doux sont exportés dans le monde entier. La réputation de Boa Vista s’accroît encore avec la production de sel au XVII^e siècle, l’exportation de la teinture de l’orseille, issue de lichens de couleur violine, la production de chaux et de céramique. Des maisons de commerce qui se développent au XIX^e s., seule celle de l’exportateur Ben’Oliel a survécu et peut être visitée. C’est ici qu’est né le landu, ancêtre de la célèbre morna, chant mélancolique plongeant les racines de son inspiration dans les douleurs de l’esclavage et l’arrachement de l’exil.

À proximité de Sal Rei, la plage de Chave constitue un site incontournable pour les amateurs de cerf-volant en voyage au Cap-Vert. Outre sa courbe magnifique, son sable intact et ses eaux pures, elle est balayée par les vents ascendants propices à des envolées spectaculaires.

Toujours surprenantes dans le paysage limpide des rives de Boa Vista, les épaves de bateaux surgissent des sables, monstres échoués par la disgrâce d’un récif ou d’un leurre de pirates. Nul ne sait…  Faisant face, l’îlot de Sal Rei est loin d’être une enclave désolée. Populaire et pourvu de belles plages, il peut être atteint après une promenade tranquille en kayak de mer.