Le delta de l'Okavango

L’Okavango, troisième fleuve d’Afrique, ne parviendra jamais jusqu’à l’océan, ainsi qu’il le devrait. Tout au contraire, c’est en plein désert du Kalahari qu’il étire ses derniers bras. La faute aux mouvements tectoniques qui brisèrent sa route provoquant l’apparition d’écosystèmes distincts.

De sa naissance en Angola, au cœur de la forêt tropicale, il conserve jusqu’à la première faille, l’abondance et la générosité. Le nord du delta, appelé panhandle (manche de poêle) en raison de sa forme, n’est que prairies inondables, forêts de roseaux, méandres de chenaux. Rien qui prélude à l’aridité de la suite.

La flore et la faune y sont très particulières : les eaux poissonneuses plairont aux amateurs de pêche, dans le ciel les oiseaux combleront les ornithologues. Les Tsodilo Hills recèlent un trésor de 4 500 peintures rupestres tracées à flanc de montagne et inscrites au patrimoine mondial de l’Unesco.

Une première faille met un terme à cette fertilité surprenante. L’Okavango se divise alors en de multiples bras aux tracés mouvants, inondant ici et là les prairies des grands mammifères d’Afrique.

Ce sont eux et leurs prédateurs que vous verrez de très près à l'occasion d'un safari dans le delta de l'Okavango. En lisière des grandes prairies, les forêts de mopanes et autres forêts-galeries sont les refuges des animaux. Une deuxième fracture terrestre signe au Sud-Est un dernier partage des eaux, laissant toute son envergure au désert du Kalahari.

Ce paysage exceptionnel bénéficie d’une protection nationale, certes, mais surtout de l’attention des peuples premiers. Leurs villages en lisière des zones protégées constituent des haltes essentielles pour comprendre la richesse des cultures autochtones.