La vie autour du lac Inle
La « Venise birmane » s’étend dans une vallée inondée entre deux massifs montagneux de l’État shan. Deuxième plus grand lac du pays, le lac Inle se marie à la terre dans d’inextricables marécages et champs de roseaux. Cette particularité fait le bonheur et le sacerdoce des paysans inthas cultivant leurs jardins flottants depuis leurs barges à fond plat. Tomates, fleurs, plantes médicinales, cucurbitacées poussent sur de curieuses bandes de terres soutenues par des pilotis.
Entretenus quotidiennement, nourris d’engrais aux algues, ces jardins produisent près de 40 % des tomates vendues dans tout le pays et le thanaq hpeq, dont la feuille sert à la confection des « cheroots » ou cigares birmans. Les cultivateurs sont aussi le plus souvent pêcheurs. Au matin, debout sur leur embarcation, les hommes manient le gouvernail d’une jambe pour conserver leurs deux mains libres et utiliser librement les nasses coniques appelées oak saung. Les récoltes, piscicoles ou agricoles, seront vendues sur l’un des marchés des quatre villages sur pilotis du bord du lac, les plus animés étant les marchés de Ywama (ou Heya Ywa Ma) et Nam Pan.
Si le mode de vie de l’ethnie dominante des Inthas s’est fondé sur une parfaite alliance avec la nature, la pression démographique augmentant, de nouveaux défis apparaissent. La qualité des eaux s’est dégradée, favorisant le développement anarchique de la jacinthe d’eau. Cette plante accélère l’enlisement du lac et participe à la raréfaction des ressources aquatiques. Nous vous invitons à adopter un comportement responsable quant à votre consommation d’eau, les eaux non traitées étant sans autre forme de procès déversées dans le lac qui pourrait bien disparaître à court terme, si l’on en croit les scientifiques.