Le parc national Daintree

L’océan vert de la forêt primaire de Daintree borde la forêt bleue de la Grande Barrière ! Ce n’est pas le monde à l’envers, mais celui des premiers âges du monde qui se déploie ici sur 900 000 hectares inscrits au patrimoine mondial de l’Unesco sous l’appellation Tropiques humides du Queensland.

Comptant 125 millions d’années contre 10 millions pour l’Amazonie, Daintree conserve des lambeaux de la forêt originelle du Gondwana. Elle donne l’hospitalité à 2 000 espèces de végétaux, dont la plus grande concentration de fleurs primitives du monde. Arbres fruitiers, fougères épiphytes, lichens forment un couvert végétal dense surmonté par la canopée des géants. Sa faune insolite a ses emblèmes : le kangourou arboricole (dendrolague de Bennett) ou le plus grand papillon d’Australie, l’Ornithoptera priamus.

Cette diversité est entretenue par le climat particulier de cette région où alternent des phénomènes cycloniques et une saison sèche. Le paysage est magnifié par la présence des rivières tumultueuses et la proximité de l’océan. Pour s’en convaincre, il suffit de rejoindre lors d'un voyage en Australie, la côte entre les estuaires de Daintree et Cedar Bay : d’un côté des plages de sable immaculé et l’horizon où se devinent les récifs coralliens, de l’autre la mangrove, transition verte entre la forêt et le littoral. Paysages et richesses apprivoisées dans le respect depuis 40 000 ans par les peuples aborigènes aujourd’hui associés au destin de la forêt comme membres de la Wet Tropics Management Authority. Les villes côtières, elles aussi historiques, ont été fondées par les découvreurs occidentaux de l’Australie. Entre Port Douglas et Cooktown, la route côtière déroule ses panoramas d’une extraordinaire beauté en particulier à cap Tribulation où la forêt touche l’océan et cap York, ultime socle du continent.