
Les derniers articles
- Cuba dans le rétro : l’épopée des vieilles américaines
- Sur les traces du Buena Vista Social Club
- Où écouter de la musique à Cuba ?
- Jugar al dominò
- À Cuba, de plantations en distilleries
- Cuba dans le rétro : l’épopée des vieilles américaines
- Sur les traces du Buena Vista Social Club
- Où écouter de la musique à Cuba ?
- Jugar al dominò
- À Cuba, de plantations en distilleries
Cuba dans le rétro : l’épopée des vieilles américaines

13 mars 2025
À Cuba, les Cadillac rutilantes, les Chevrolet ragaillardies et les Buick rapiécées sillonnent les rues comme si on n’avait pas changé de siècle. Mais pourquoi y a-t-il autant de vieilles voitures américaines sur l’île ? Comment peuvent-elles encore être en état de rouler ? Sont-elles en train d’être remplacées par des modèles flambants neufs ? Embarquez avec nous pour un voyage à Cuba et dans le temps ; fenêtres ouvertes et salsa à fond dans les enceintes.
Un héritage des années 50
Tout commence dans les années 1950, à l’époque où Cuba est un marché florissant pour l’automobile américaine. Les riches Cubains et les expatriés américains roulent en grosses cylindrées tout droit sorties des usines de Détroit. Ford, Chrysler, Pontiac… Toutes les grandes marques font vrombir leurs moteurs sur le Malecón de La Havane.
Mais en 1962, suite à la révolution cubaine, les États-Unis imposent un embargo économique sur l’île. Résultat ? Plus d’importations de voitures ni de pièces détachées. Les Cubains se retrouvent avec leurs belles américaines… et aucune possibilité de les remplacer. Qu’à cela ne tienne, ils vont les bichonner, les rafistoler, les faire durer. Au même titre que le mojito ou les dominos, ces voitures font aujourd'hui partie du charme de l’île.

Le génie mécanique cubain
À Cuba, être mécanicien, c’est tout un art. Imaginez : garder en état de marche une voiture vieille de 70 ans, sans accès aux pièces d’origine ! Ici, on soude, on bricole, on adapte. Un moteur de Lada sous le capot d’une Buick ? Possible. Des suspensions russes dans une Cadillac ? Pourquoi pas. Les Cubains ont élevé la bidouille au rang de discipline olympique.
C’est ainsi qu’au fil des décennies, les Cubains continuent à se déplacer avec ces voitures d’un autre âge, défiant les lois du temps et de l’obsolescence programmée. Si elles sont emblématiques, elles ne sont pas pour autant des modèles d’efficacité énergétique. Consommant bien plus que les véhicules modernes, elles rejettent une bonne quantité de fumée noire dans les rues de La Havane. Mais tant que les alternatives restent inaccessibles, celles que l’on surnomme les almendrones continueront d’être le quotidien des Cubains.
Le jour où Fast and Furious a réveillé La Havane En 2016, l’équipe de tournage de Fast and Furious 8 a débarqué à Cuba, marquant la première superproduction hollywoodienne sur l’île depuis la levée de certaines restrictions de l’embargo. Pour une scène de course-poursuite, Vin Diesel a pris le volant d’une vieille Chevrolet des années 1950 customisée à la cubaine. L’événement a ravi les habitants, fiers de voir leurs légendaires voitures américaines mises en lumière. |
Entre réalité économique et attraction touristique
Si l’État cubain autorise désormais l’importation de voitures modernes, les vieilles américaines sont encore bien ancrées dans décor. Avec un salaire moyen avoisinant les 4 800 pesos (environ 40 dollars américains), s’offrir une voiture neuve est hors de portée pour la grande majorité des Cubains. D’autant que les prix sur l’île sont exorbitants, bien loin des standards internationaux. Alors, tant que l’économie ne permettra pas un renouvellement du parc automobile, les almendrones continueront de régner en maîtres sur les routes cubaines, rafistolées, mais toujours prêtes à rouler.
Aujourd’hui, ces vieilles américaines sont bien plus qu’un simple moyen de transport : elles font partie de l’âme de Cuba. Beaucoup servent de taxis collectifs, les fameux colectivos, indispensables pour les habitants qui se déplacent à moindre coût. D’autres ont été rénovées avec soin pour offrir aux voyageurs un road trip hors du temps : cheveux au vent dans une Chevrolet décapotable, lunettes de soleil sur le nez, un vieux boléro en fond sonore… Difficile de faire plus cubain !
